Arbres qui peuplent mon jardin
A l’origine de ce blog, il y a eu deux hommes : Anton Tchekov et Mario Rigoni Stern. Le premier n’est pas célèbre pour ses écrits botaniques mais le second s’est servi (généreusement) du premier pour évoquer un magnifique ouvrage, traduit de l’italien, Arbres en liberté. Dans tous les autres livres Rigoni stern n’aura de cesse d’évoquer la nature dans des termes on ne peut plus élogieux. Modestement, et en attendant les fleurs, j’évoquerai les premières sentinelles dans cet épisode intitulé les frênes.
Lorsqu’on évoque le titre de cette note, on pense inévitablement à eux… Fraxinus excelsior est ici chez lui. Je n’ai jamais eu le courage de recenser ces indigènes aux grands bras, jugeant comme le Des Esseintes de Huysmans la tâche fastidieuse et, au fond, vaine. Ils sont des dizaines, probablement entre cinquante et cent, sans doute beaucoup plus si l’on accepte les novi, les jeunots si vous préférez. Ils forment une haie qui limite une bonne partie du terrain ; quelques-uns s’apparentent à des monstres (au sens merveilleux) à trois têtes, ayant décidé que l’union fait la force, d’autres se tordent de rire (c’est en tout cas l’idée que je préfère) en narguant les pins sylvestre qui prolifèrent alentour. Et puis il y a l’ancêtre, majestueux qui flirte avec les vingt mètres, sans doute maintes fois élagué par le passé si l’on en juge par ses verrues proéminentes aux allures éléphantiasiques ; il me vient d’ailleurs l’idée de le surnommer éléphant-Hood en pensant également à la grâce de cet animal géant, sage et connaisseur instinctif de la médecine naturelle, un jardinier, en somme !
Il est vrai que je me fais parfois hankou, faucheur de têtes sur ma charrette grinçante, mais c’est pour le bien du jardin. Certains finiront dans une nurserie destinée au partage avec d’autres passionnés… Hélas, je n’en connais guère à s’intéresser au frêne, certains autochtones allant même jusqu’à les qualifier de « saleté » !!! Lui qui a rendu tant de services par le passé. Des couvertures aux litières sans compter la chaleur qu’il sait offrir. Alors je continue de respecter celui qui, injustement, subit désormais les quolibets des hommes ; s’il était le seul ? Après lui, le plus présent et presque autant méprisé : l’érable sycomore. Ce sera une autre histoire.
F.
Commentaires
Et le Mélèze, arbre cosmique par où descendent le Soleil et la Lune, et le Sapin, arbre de naissance ...
Bonne lecture puisque la neige empêche toute sortie au jardin !
Ce grand frêne, l'ancêtre, c'est Ygdrasil !