« Il y  avait un beau silence, puis la glace craquait. Depuis longtemps, la forêt était arrêtée  là-haut, dans la montagne…. Elle attendait…

Elle ne savait plus ni bouger, ni souffler, ni se retrousser pour que le vent la gratte, ni rien… Un beau matin, la forêt abaissa dans la neige son front aux larges cornes comme un grand cerf fatigué…. »

                                                                                  Jean Giono

Rondeur des jours

L’obstiné jardinier d’Auvergne est dans le même état de silence et de fatigue, lui aussi baisse la tête sans bouger, ni souffler, ne se préoccupant que des oiseaux qu’il nourrit au jardin mais créant dans sa tête un rêve de jardin, de formes et de couleurs. Lui aussi est arrêté dans cette neige infinie qui ne lui donne qu’un ordre attendre.

Alors, le jardinier dans l’immobilité du gel apprivoise impatience et précipitation : il songe à cette neige qui panse les arbres blessés par les vents tempétueux, qui protège les bulbes et les vivaces encore fragiles, cette neige qui « en février est aussi riche que fumier » (c’est ce que disent les paysans), et qui va disparaître un jour, c’est sûr, pour permettre l’agitation totale du jardin.

Le jardinier devient un paysagiste de l’imaginaire où le grondement doux des écorces s’oppose au grand silence des étendues immaculées.

Immaculées, qu’ils disent ! Ce matin lors d’une balade nous avons aperçu un renard somptueux qui tuait on ne sait quelle bestiole et laissait sur la neige des gouttelettes de sang. Je n’avais pas l’APN, je n’ai pas encore assez le réflexe des photos à faire pour le blog mais il était comme celui- ci que j'ai trouvé sur internet

                                                                        A bientôt

                                                                                  M