Le Lilas
Venez sous la tonnelle assombrie de lilas
Afin que je suspende, ainsi qu’une médaille,
A votre cou pareil à la rousseur du blé
Et au lisse raisin qui dort sur la muraille
Avec un fil de vierge une rose bengale….
Francis Jammes
Dans le jardin du Massif, pas de tonnelle, pas encore de rose bengale ou pas, mais peut-être cette même innocence bucolique que dans ce poème un peu suranné, qui fleure bon les mouchoirs en baptiste et les chapeaux en madapolam… Vous imaginez, une goutte d’eau de Cologne sur le mouchoir, un parfum un peu poudré dans l’air, le doux bourdonnement des abeilles, un monde calme et lumineux comme un dimanche à la campagne….
Quelle erreur ! Ici un vent fort, monstrueux, épuisant mais le premier lilas fleuri (enfin presque !) dans les deux versions parme et blanc…. A vous de choisir !
J’aurais pu vous montrer le premier iris mais le pauvre courageux lutte aussi contre la fougue tempétueuse de l’élément hostile au jardin… j’attends qu’il se remette…
Bonne soirée et bonne chance….
M comme Verveine Sauvage
Commentaires
Une jolie note très poétique cela fait du bien merci beaucoup.... à bientôt
Je prends le parme, j'aime bien la Chartreuse! Et oui, Verveine, la rude Nature se moque des mots les plus tendres...( quoiqu'un mouchoir de baptiste masque souvent de plus terribles secrets qu'un passe-montagne tricoté! ).
Quelques mots, et pardon de ne pas suivre le fil de la pensée du jour,le raisonnement des pépés ne se déroule pas toujours harmonieusement, mais plutôt en boule, une salade sur un moulinet de pêche que l'on cisaille, puis un fil que l'on tire au hasard...on tire...ah, encore un fil obsessionnel menant aux hôtes inhabituels du jardin; en 30 ans, la magie d'une clôture symbolique a permis de curieuses rencontres; dans le désordre ( qui est l'ordre moins le pouvoir ) :
-un rutilant camping car de touristes fleurants bon l'ambre solaire, avec toute la panoplie, barbe-cul, pastis et chaise longue ( là, on en reste baba, mais pas cool...)
-un ballet de très beaux chevaux bondissant de joie dans les tomates, se grattant le dos dans les lavandes, sabotant les rosiers (là, on reste muet d'admiration devant tant d'énergie naturelle...)
-et puis, épisodiquement, le havre des amours secrèts et torrides des chiens et chats du quartier, les animaux très sauvages des collines alentour descendus se désaltérer au bassin les nuits de pleine Lune ( là, sous le scintillement des étoiles, dans la beauté du monde silencieux, on retient son souffle ; c'est Hemingway dans la mare aux crocodiles, mais sans le fusil ...)
-et puis un matin, vous vous levez aux aurores, la terrasse est glaçée sous les pieds nus, l'air est vif, les premiers rayons jaune-pâle caressent votre jardin d'Eden, immortelle oeuvre incomprise d' artiste maudit, et votre oeil incrédule se pose sur des monticules grisâtres qui dodelinent paisiblement: un troupeau de moutons...Attila, la fin du monde! Débandade des bestiaux et le jardin tout nu; pas à poils ni à plumes, mais à terre, ratatiné, ratiboisé, un désert. Le potager...plus de potager, plus de fleurs , plus de vignes, plus rien, que des bouts de bois!
Cruelle Nature; ah nous sommes peu de choses...mais, jardinautes amis, ne vous moquez pas, le jour où vous découvrirez une rave- party dans votre Eden...
Joyeux lilas!
Et bien, mon cher Gustave, ce commentaire découvert bien tôt le matin a l'énorme avantage de donner le sourire, un grand sourire... Alors merci ! un grand merci ! On pense à toi....Courage tu vas avoir bientôt bon pied, très bon pied, et beaucoup de découvertes à faire dans ton jardin des bords de Durance....On t'embrasse....
Bords de Drôme, Verveine; je viens d'apprendre qu'un plant de verveine pouvait vivre plus que centenaire, longue vie à Verveine Sauvage!
Ô que j'aime ces mots plein de poésie...!
Ici aussi, les vieux lilas ont mis du temps à fleurir...il ne font que commencer et le parfum se fait juste attendre encore...!
J'ai pas non plus de tonnelle et la seule rose déjà en fleur, celle que j'ai rapporté en conteneur...!
Notre saison au jardin est courte...et milles senteurs vont se mélanger ensembles..vite vite, pousser, grandir et grossir, fleurir , embaumer et se faire désirer et enfin, faire des bébés avant de s'endormir pour un temps ou pour toujours...
peu importe la couleur...le lilas est une merveille au printemps!!!et présenté avec de si jolis mots...
Madapolam un nom que j'ignore mais plein de mystère.
Les lilas pour la couleur je préfère le lilas.J'ai taillé le mien hier il était tout défleuri
Bises
J'aime les deux...surtout à cause de leur parfum !
Faut bien faire avec . Le vent là-bas, les litres d'eau ici. Et partout, le parfum du lilas au rendez-vous. C'est pour cela qu'on jardine, non ? Profiter, l'espace d'une accalmie, de ce qui a bien voulu s'épanouir.
Je ne choisis pas, j'aime le lilas pour ce parfum d'enfance et les souvenirs qui s'y rattachent.