L’or des arvernes (suite)
Ce matin, mettant un pied hors du jardin, le trésor des Arvernes aspirait à se donner. Les jardiniers crurent un instant que la richesse était au bout de leur regard, cette richesse de l’émotion qui ne peut égaler celle qui sonne et trébuche…
Il était encore question d’or mais pas seulement. Cet or tendait vers le pourpre et la sensation devint vertigineuse !
Un aigle s’était figé au-dessus. Nous crûmes un instant qu’il était de pierre comme ses comparses batraciens qui se donnaient du bon temps sous le soleil.
Nous voyons ce que nous voulons voir et, en effet, ce matin-là, nous avions choisi de donner du conte à nos esprits. (Le bon conte fait les bons amis). Black Athena apparut et remit le monde à sa place.
Bavarde (bawouarde) comme à son habitude, elle nous confia que nous avions franchi le Rubicon et que ce que nous avions vu était bien réel puisque nous avions bien voulu voir ce trésor des arvernes, fait d’une nature somptueuse et d’êtres magiques… Elle nous invita à remettre ça en contemplant ces chirats (chez nous des coulées de pierres moins noblement nommées « chiers »). En fermant les yeux aussitôt, voici ce que nous vîmes…
Des coings en veux-tu en voilà, partout dans le jardin intime !
Une jument (un « black horse » des rocheuses ?) et un matou (un bizig ruz fort ressemblant à Chouchen !) qui posaient ensemble dans le jardin ! Comme quoi, il suffit de clore les paupières pour voyager. Je plagierai en disant (et détournant) que « tout le bonheur des hommes vient de ce qu’ils ne vivent pas dans leur monde mais dans le monde » (Moacyr Scliar).
Bonne fin de semaine à vous toutes et tous jardinautes.
F. comme Flocon d’avoine
Commentaires
Nous restons sans voix devant de telles merveilles. Nous nous attendions à voir surgir de ce paysage de conte de fées une Blanche-Neige ou une Cendrillon mais l'apparition des copains du jardin intime est tout aussi magique. Dimitri salue son pote blond vénitien qu'il entraînerait volontiers dans une de ses chasses aux oiseaux. En ce moment sa majesté Didi dédaigne les feuilles d'or de la glycine pour traquer sauvagement de malheureux pigeons. Dures lois de la nature ....
Fantasmagorie... la saison s'y prête à merveille. Les êtres étranges ou moins étranges (la belle Athena) surgissent des brumes automnales et nous font rêver. Belle balade onirique.
Etranges lieux, c'est très beau. Druides du Jardin, vous avez votre Brocéliande magique...on dit que l'Homme n'est heureux que dans des lieux qui ne sont pas à son image...
Fabuleuses pierres, singulières forêts...
L'an dernier, aux aurores, chasse aux champignons en solitaire dans les grandes forêts de la Chaise-Dieu. Très impressionnant; arbres immenses, mousses épaisses et spongieuses, et les premiers rayons de lumière qui déchirent l'ombre épaisse. Une clairière. Le silence. On bave de plaisir, et tout à coup, une ombre noire qui traverse à grandes enjambées la clairière en clair-obscur. Bure sombre, capuchon, visage noir, godillots, il ne manque que la faux : c'est foutu pour la retraite, j'ai cassé ma pipe, et l'on vient me chercher. Quelle frayeur ! Il passe à quelques pas, sans me voir, le moine africain de la proche abbaye, et poursuit son énergique promenade matinale, appliqué à gagner durement mon salut... Merci, camarade, mais je poursuis ma quête à travers bois des fées du Jardin Intime.
Que c'est boooooo !!! Tu vas pouvoir faire une bonne gelée de coings avec tout ça !!! bonne semaine ! ;D
superbe!!!!et ces pierres si bien taillées...l'hiver est rude chez vous mais comme l'automne est beau!!
Superbe atmosphère dans ce blog, j'aime ces paysages si doux cela me rappelle mon enfance.
Ces statues en pierre ont une apparence très naturelle, on dirait que cela s'est fait naturellement.
Ces statues en pierre ont une apparence très naturelle, on dirait que cela s'est fait naturellement.