Pastiche de Noël (conte)
Pour que le caractère d’un être humain dévoile des qualités vraiment exceptionnelles, il faut avoir la bonne fortune de pouvoir observer son action pendant de longues années. Si cette action est dépouillée de tout égoïsme, si l’idée qui la dirige est d’une générosité sans exemple, s’il est absolument certain qu’elle n’a cherché de récompense nulle part et qu’au surplus elle ait laissé sur le monde des marques visibles, on est alors, sans risque d’erreurs, devant un caractère inoubliable. (Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres)
Il y a quelques heures je faisais une longue course à pied sur des hauteurs absolument inconnues des touristes, dans cette très belle région d’Auvergne qui pénètre en Rhône-Alpes. Ce sont, au moment où j’entreprends ma longue promenade dans ces déserts, de longues landes nues et monotones vers 900 mètres d’altitude. Il n’y pousse que des airelles et quelques rares grands arbres ont subsisté depuis la grande tempête de 1999. C’est là que je l’ai rencontré…
Il n’habitait pas une cabane mais une vraie maison en pierre où l’on voyait très bien comment son travail personnel avait valorisé le lieu qu’il avait trouvé là à son arrivée. Son toit était étanche. Le vent qui le frappait faisait sur les tuiles le bruit de la mer sur les plages… Et pour cause, lui venait de ces plages, de l’autre côté de la méditerranée. Mais désormais qu’il vivait là, il plantait, plantait, par tous les temps…
Ses mains avaient quelque chose de ce personnage de Frédéric Back, Elzéard Bouffier, dont les mains transformaient les déserts en forêts !
Quand je réfléchis qu’un homme seul a suffi pour faire (re)surgir de ce désert provoqué par les vents ce pays de Chanaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable.
Mais quand je fais le compte de tout ce qu’il faut de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce « fils du vieux » (c’est son nom en son pays) qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu. Merci à Jean Giono et Frédéric Back de m’avoir laissé, à leur insu, emprunter leur merveilleux conte. Passez une bonne semaine sous les flocons. Ne nous plaignons pas, il y aura de la neige à Noël. F. comme Flocon d’avoine
Commentaires
une histoire que j'aime beaucoup que ce soit la tienne ou celle d'origine!
Dimitri né dans la plaine du Forez mais dont les ancêtres sont venus de Norvège retrouve ses origines dans ces images de forêts hivernales. Très grand amateur de légendes nordiques, il fut tout aussi émerveillé par ce joli conte altiligérien même s'il manquait dans ce paysage quelque oiseau ou souriceau à se mettre sous la dent. Poète, oui mais on n'en est pas moins chat.....
Vous aussi, vous plantez les mots et les belles images qui vont bientôt semer leurs lettres sauvages et leurs pixels poétiques dans nos pauvres cerveaux benêts émerveillés... merci et bonnes fêtes !
J'ai lu cette nouvelle de Giono il n'y pas si longtemps que cela et je l'ai trouvé formidable :) je vous souhaites de passer d'agréable moments en famille pendant ces fêtes !