La controverse des roses du jardin.
Dans ce jardin qui explose chaque jour un peu plus, elles sont bien éveillées et dans ces aubes souvent fraîches, nous entendons, les chats et moi, de drôles de frémissements : ceux de la controverse des roses du jardin du massif, controverse d’été entre mâtines et vêpres tardives.
On reconnaît « City of York » et « Albéric Barbier » qui, de concert, clament leur supériorité sur l’ensemble des végétaux. Les deux rosiers lianes vibrent de rumeurs grandies par la chaleur solaire. « Personne ne peut nous contester la grâce, l’élégance, les nuances perlées et vanillées ; non vraiment personne ne peut prétendre égaler notre totale beauté et notre immense générosité… grâce à nous la façade s’illumine et notre fragrance vanillée chatouille le nez des chats…» J’entends cela et les félins, comme moi s’étonnent du babillage végétal.
« New Dawn » d’enchainer « Mes nuances poudrées sont un ravissement, la splendeur de mes jupons impériaux, la force de ma floraison et ma résistance à tout, peuvent servir d’exemple au monde des roses, Oui, vraiment, toute les demoiselles d’honneur de l’impératrice Eugénie envieraient la superposition de mes pétales et la délicatesse mousseuse de mon parfum, Mon installation sur la façade vous met en valeur et réveille un peu votre accumulation faussement candide »
Dans le jardin de derrière s’élève alors la voix capiteuse de « Blossom Times » « Qui oserait prétendre rivaliser avec mes fleurs charnues, avec le tuyauté de mon bouton, avec mes pétales au rose si féminin, avec la courbure délicate de chacun de mes tissus soudain plus clair, soudain plus retroussé…. La Reine Victoria, elle-même aurait aimé porter des crinolines comparables à l’accumulation ouatée de ma fleur épanouie…. »
Sa voisine jacqueline Du Pré, se vente quant à elle d’être la plus accueillante du jardin puisqu’il n’est pas un seul insecte qui soit insensible à ses nuances de dragées, à ses étamines rosées si rares au royaume des roses, …
Quant au rosier rugosa plus précoce et plus sauvage le voilà qui se mêle de l’échange et insiste sur la somptuosité de sa couleur, sur son parfum si délicieusement poivré…
Les chats s’étonnent encore de cette discussion eux, dont la modestie n’est plus à illustrer ( !) ils s’étonnent, et dans leur regard se lit l’incrédulité du monde animal confronté soudain à la rivalité des fleurs… Qui vraiment est la plus belle ? La reine de beauté ?...
Bonne journée à vous qui passez dans le blog du jardin intime et qui entendez comme je viens de le faire la grave controverse des roses….Et ce n’est que le début, les autres aussi veulent y participer !
M comme Verveine sauvage.
Commentaires
il faudra que je tende l'oreille pour vérifier si les miennes babillent ainsi... ;o)
Elles sont toutes très belles. J'ai de plus en plus envie d'un rosier liane, je crois bien que je vais en acheter un à l'automne.... Bonne soirée
Est-ce l'air des montagnes qui enivre vos roses ? Je n'ai pas entendu ces frémissements chez moi, mais peut-être suis-je moins attentive, je prêterai l'oreille à l'avenir. J'attends avec impatience la suite des débats.
Verveine Sauvage au pays des merveilles... et choix très judicieux de rosiers lianes ou botaniques pour un jardin de montagne ; ils ne sont jamais malades et embellissent d'année en année. Que demander de plus ?
Superbement bien raconté.Qui est la plus belle , on le saura sûrement à la fin du bal
Bises
Superbement bien raconté.Qui est la plus belle , on le saura sûrement à la fin du bal
Bises
Superbement bien raconté.Qui est la plus belle , on le saura sûrement à la fin du bal
Bises
Superbement bien raconté.Qui est la plus belle , on le saura sûrement à la fin du bal
Bises
Ô racontées de la sorte, tes roses sont sublimées de manière magistrale et je ne parle pas du dégradé aux nuances pastelles, qui nous font vibrer subtilement du jaune beurre au rose bonbon..à la saveur visuelle de tendres gourmandises...:-)))
une jolie façon de présenter les rosiers de ton jardin...je n'ai pas écouté mes roses ...se disputent-elles ainsi chez moi aussi?
C'est donc cela les chcuchotements que j'entends au jardin ! Félicitations pour tes talents d'écriture, j'en suis aboslument incapable, d'où mon admiration.
Quel joli texte ! eh oui, les roses babillent. Et chacune parle son dialecte particulier... c'est pourquoi les chats sont parfois désorientés ! Sachons écouter tout ce petite monde !
Amitiés, Michèle