Le lent sommeil des buffles sous la cendre
J’aurais pu faire le post façon Maupassant « L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées….et la blanche descente des flocons commença.
En une nuit, toute la plaine fut ensevelie…..
Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs. ….
De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce ; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres. »
J’aurais pu vous dire aussi que le mois de janvier, ennemi juré des jardiniers qui s’affairent à l’outillage (voir le commentaire de Gustave, notre jardinier Diois dont le savoir-faire nous épate !!!) laisse libre cours au blues, au vague à l’âme, aux évasions…
!
Mais j’ai choisi de vous parler du lent sommeil des buffles sous la cendre ??? C’est la grisaille qui ripoline les neurones des jardiniers du massif ? qui les propulse …. Où donc ? Je lis votre inquiétude dans le regard porté de votre cristallin sur l’écran de l’ordinateur. Vous vous dites : ça « disjoncte » dans le Jardin Intime ! …
Et pourtant, sous la cendre, celle que l’on répand généreusement au pied des rosiers endormis, des pivoines prometteuses, du jasmin volubile…en un mot au pied des résidents du jardin…. La force tranquille des buffles se régénère, puissante, placide….bientôt vibrante des espoirs printaniers
Certains laissent des traces, (comment ça, ce n’est pas un buffle ?) d’autres (ils sont des centaines) se gavent de vieilles pommes pourrissantes….Graves, les délires…… !
Les buffles parlent de soleil, d’eau, de verdure…. Les buffles bruissent dans les jardins d’altitude, s’ébrouent et sortent des racines de saules le museau curieux et la patte légère.
Les buffles se réveilleront aux matines sonnées dans les jours cléments de Mars….Et d’ici là ?
D’ici là, nous irons voir les fleurs ailleurs, les bourgeons presque éclos des jardins du sud-ouest, les blogs des jardinautes précoces, et nous trouverons d’autres sujets pour écrire d’autres posts… Alors, vous les avez vus …. Les buffles ?
« On ne peut tous les tuer ! » Voilà ce que pense le baleineau de service….Assassin !
-16 à 8h 3o ce matin…… !
Bonne chance et bonne semaine à vous
Verveine Sauvage
Commentaires
Je connais bien moi ces buffles sous la cendre...si, si!
Il semble que l'altitude soit comme les profondeurs des océans...propice à la divagation... mais pschittttttt faut pas le dire! Le froid et la neige y sont pour quelque chose...Ce n'est pas un hasard, si mon inspiration se réveille avec l'hiver...
A bientôt parmi les crocus :-)))
Here, the crows fly over and the trees creak and snap from the wind. There is more snow to come, but I am watching for the signs of Spring - these buffaloes. It is still early, but I am watching! :)
Have a good week!
Zuzu
J'ai beaucoup aimé le titre et le texte et les photos. Merci.
Lessentiel est dit...
(Pourquoi n'attachez-vous pas le buffle à la porte, il n'arrivera jamais à monter l'escalier.)
J'ai beaucoup aimé ton post toujours fidèle à toi même.... Je ne vois qu'un chat !!! lol. Bonne soirée et bon courage pour le froid....
y a pourtant pas de neige chez moi mais les buffles je les vois aussi...superbe ton post!! et quelles photos!!
La neige a fondu et il reste beaucoup de ... mésanges ? Chats ?
Chez moi, point d'affairage autour de l'outillage, janvier-février hibernation! (on râle en mars, évidemment, quand on ne retrouve rien en bon état ni même rangé ...)
Comme chacun sait la belle jardinière est une grande consommatrice de substances illicites. Tout s'explique : les réminiscences littéraires si bien maîtrisées et "l'apparition"- elle est encore plus sainte que Bernadette Soubirous et Thérèse de Lisieux réunies- de ces buffles virtuels. Mais chez nous, quelques plantes hallucinogènes commencent à s'épanouir. Après avoir humé une mercacus horribilus imbiba fraîchement sortie de terre, tantanne et didi eurent une vision apocalyptique : autour d'un charrouinus futurministrus en costume à paillettes (les plantes peuvent être habillées à ce stade avancé du délire) dansaient sous la boule à facette une beurka putana vipera, une debortolus ordinarius immonda, une badella escalada braguetta et une messianus miellosus medusa en minijupe orange. Superbes charrouinettes ! Tantanne et Dimitri viennent de quitter cette soirée disco de rêve en se disant : vivement le printemps car toutes ces plantes latines vont refleurir dans les jardins ...et ailleurs malheureusement. C'est promis, ils vous raconteront leur prochain trip.
ômondieu ! Des invasives ! En plus, il paraît qu'il émane un étrange relent d'alcool de leur parfum. Attention où l'on met les pieds, ça tache !