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Le jardinier a plus d’un tour dans sa manche ! Il sait susciter l’attention du lecteur jardinaute durant la saison morte… Le bêcheur sort du jardin, emprunte à nouveau les sentes buissonnières, arpente de manière insouciante les massifs environnants et fait tourner les moulins de vos cœurs… Donc il chuchote à sa manière le récit d’un preux chevalier du Massif !
Profiter du jour déclinant, sous un ciel azur limpide, pour laisser vos pas vous conduire vers l’inconnu… Se dire que, décidément, rien ne procure autant d’émotion que la Nature, à part peut-être l’Amour ? Mais que dire de l’amour de la nature, de l’intensité de la rencontre avec un frêne qui joue le chef d’orchestre pour ses compères flamboyants ?
Ben oui, chaque année le jardinier se met dans cet état d’esprit. Mais c’est fini. A toujours penser au lendemain, à vouloir tout planifier, tout prévoir, on se prend soi-même dans les mailles du filet de notre « modernité » ! Mais est-ce cela la modernité, prendre de moins en moins le temps, n’être jamais dans le présent ? J’entends parler sans cesse de « slow » ceci, « slow » cela, je crois savoir que les Norvégiens regardent, sur leur écran, les trains passer comme les belles normandes, tantôt, dans nos prés… Nous savourerons donc l’hiver (qui semble un peu s’éloigner, c’est le dégel ! –après trois semaines de neige au sol tout de même !) et ayons à cœur de bader les plants de la nurserie qui reviennent de loin et qui iront rejoindre leur famille végétale dans le jardin intime du massif d’ici le printemps ! Mais avant, admirons ces roses qui, encore ébouriffées de leur précoce parure et bien que passées, n’ont rien perdu de leur superbe ! Nous les dédions au plus courageux des hommes qui, au sud de l'Afrique, a fini de souffrir ; nous prenons sa leçon de vie comme une invitation à planter des arbres, encore, toujours...
Il y avait bien eu une alerte précoce aux alentours du 12 octobre, cette première neige inhabituelle qui sonnait le temps d’un hiver précoce… (voir « snowoctobre ») Et puis cela s’était remis au doux ; mais les jardiniers le sentaient en leur for intérieur, prenant de l’avance sur la Sainte Catherine pour planter les derniers arrivés (post précédent). Ce vendredi, la Grande Blanche a envoyé ses éclaireurs. Il ne reste désormais que quelques pétales d’Annabelle déclinant sous l’œil désolé des équins coquins du jardin… 
Tous les amoureux des jardins l'affirment, c'est à l'automne que l'on dessine le printemps ! Alors une fois de plus nous avons invité dans le jardin intime des hôtes dont nous espérons beaucoup pour le printemps prochain et les autres printemps....
Et par ordre d'entrée dans le post : un malus de l'Everest (ici il va se la couler douce ! Même nos grands hivers ne le surprendront pas ! )
Un argousier (soit olivier de Sibérie) qui normalement doit s'adapter sans problème à nos neiges lourdes, capricieuses et obstinées...
Un tamaris de Russie ( pas grand risque de notre part, la Russie c'est bien connu, n'est qu'un hiver terrible qui fait capituler les plus valeureux ! ) donc il doit résister à tout...
Une clématite qui pour le moment ne montre rien du tout et qui sera ravie de montrer toute sa photogénie dans les floraisons de printemps, mais pour vous saluer en cet automne bien affirmé, j'ai choisi Cornelia, dans sa phase rosissante, Cornelia qui enfin, montre son attachement au jardin...
Un dernier signe, une dernière fleur, le clin d'œil automnal de Desprez à fleurs jaunes...
Prenez soin de vous, jardinautes réguliers, lecteurs fidèles, nouveaux venus ou aventuriers de la plantule et de l'arbrisseau.... Bonne chance et bonne semaine
Verveine Sauvage
Quitter un matin les frontières du jardin intime pour rallier les pentes tout aussi intimes du Grand Jardin du Massif Central… Qui ne connaît pas ces grands plateaux dignes de l’Asie Centrale aura à cœur de rattraper cet oubli…
