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Il est des périodes où il vaut mieux se déguiser. Le carnaval s'annonce, c'est vrai, mais le jardin envisage plutôt de s'exposer, d'immortaliser sa nouvelle tenue d'hiver, figé dans ses moins quinze degrés.
Sur les ailes de la tempête Joachim, il est arrivé, voici trois jours et avec un mois de retard.
Après les concepts de cittàslow, de slowfood et de toutes ces bonnes idées qui visent à faire de notre vie turbulente un éternel présent, nous inventons celui de « maison lente » ! Il faut avouer qu’ici ce n’est pas trop difficile, le rythme des saisons se réduisant trop souvent à un miroir où l’été se regarde dans l’hiver et inversement. En attendant, les bruyères sortent lentement de leur torpeur !
Après « les îles d’Auvergne » où la mer s’était immiscée aux portes du jardin intime, les montgolfières qui s’étaient échouées alentour, la nature joue un étrange tour aux jardiniers du Massif. La lune s’est décrochée cette nuit, engendrant un bien étrange paysage.
Ce jour, le vent nous a entraînés sur les bords de l’Allagnon, cette mer intérieure au pied du Cézallier. Pris dans une tempête depuis trois semaines, nous avons cru bon de mettre pied à terre hors du Jardin Intime qui, s’il s’éveille trop vite en ces vents printaniers, somnole encore. Sur le quai de La Bellan, nous avons repéré une adresse bien singulière…
