Depuis une dizaine de jours, les jardiniers se calfeutrent. Quand ils n’ont pas à chausser leurs pneus neige pour aller au boulot, ils retrouvent leurs marques d’hiver, devant l’âtre comme autrefois, entourés des êtres qu’ils aiment ! C’est le foyer dans tous les sens du terme. Mais il n’y a pas que les humains qui s’habituent au confort de la couette… Et pendant que ces mêmes humains se serrent devant l’âtre, d’autres préparent, bouillottes à poils, la couche de ces derniers !

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Cela virevoltait bien depuis quelques temps… Doucement le jardin s’est endormi, lentement le paysage change au Jardin Intime du Massif.

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A l’heure où la planète faisait des économies, hier entre vingt heures trente et vingt et une heures trente, le réchauffement climatique se rappelait à notre bon souvenir… Et ce matin, le pin noir d’Autriche se sentait plus autrichien que jamais !

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C’est devenu un leitmotiv dont on aurait préféré qu’il soit positif ; du style : « il fait beau, les couleurs sont éclatantes » ou « je me promène dans la douceur du jardin »… Il n’en est rien !

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Noir, le drapeau ? - oui, 20 cm de neige au sol encore ce matin….(Alors Miss Canthus, chez toi aussi il y avait de la neige !!!) et sans vouloir la jouer fatiguée de faire de la figuration dans « Docteur Jivago » et les contes de Selma Lagerlöf réunis, tout de même ce blanc toujours recommencé ne peut que dresser le drapeau noir de la révolte ! Contre qui ? C’est bien là qu’est le mystère…

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Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. (…)

Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche. (…)

On ne distinguait plus les ailes ni le centre:
Il neigeait. (…)

Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise
Sifflait ;(…)

Victor Hugo « L'expiation »

Les châtiments, Livre V « L'autorité est sacrée », XIII, 1853.

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