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Tout pousse beaucoup au jardin, pourtant le soleil manque mais une petite heure d’ensoleillement et c’est à qui montrera sa feuille nouvelle ou sa promesse de fleur….
Alors j’ai portraituré à nouveau les fameuses fleurs des elfes, la variété epimedium rubrum… Berthille a été de bon conseil, une bonne coupe et des hampes vigoureuses montent haut les couleurs et de belles petites feuilles cordiformes les surplombent... Les elfes ont bien retrouvé leur abri !
En cette fin de week-end pascal gris et froid mais heureusement à forte teneur en cacao, nous vous soumettons, jardinautes érudits, les nouveaux fruits de nos désirs. Nous avons croisé ces dernières lors de nos pérégrinations festives et nous souhaiterions vivement les intégrer dans notre jardin… Mais quel est le nom de cette première séductrice ?
A l’heure où l’on siffle allègrement la Marseillaise et que, dit-on, les valeurs républicaines sont en berne, nous avons eu la surprise de découvrir que notre jardin était un brin cocardier… Mais n’y voyez pas, amis jardinautes, un élan patriotique de notre part (cet acte incombe totalement aux mystères de la nature), notre drapeau est irrémédiablement vert !
Dans la région, il est le baraban, une espèce d’ancêtre qui porte haut la barbe. Si certains utilisaient autrefois sa fleur pour colorer le beurre, c’est plutôt en salade que les régionaux l’apprécient désormais. La journée (presque) chaude d’hier leur a laissé le champ libre et des dizaines de ces florions d’or ou cramaillots, dignes représentants de Phébus se sont élancés et se balancent desormais sous le vent du sud… Au grand désespoir de la jardinière qui craint plus que tout ses aigrettes ! Lequel d’entre-nous peut se targuer de n’avoir pas soufflé ces petits parachutes comme autant de bougies d’anniversaire ?
« Les feuillages rosés du jardin » disait Carzan… Bonne idée ! Des choses à montrer en attendant que ça pousse !
… APN à la main, j’arpente les sentiers… Pas facile à trouver les feuillages rosés
Colette écrivait d’elle « Dieu sait si Redouté l’a peinte ! …La fleur achevée, il y posait la goutte, le cabochon de rosée, dont il usait comme d’une mouche assassine. C’est de lui que les princesses apprenaient à peindre et l’anémone à pleurer. L’anémone, et les cent roses, et l’oreille-d’ours, tout ce qui dans la nature porte pruine de velours, sous le pinceau de Redouté fond en larmes… »